Entretien avec Xavier Seyfried, membre de l’APCAV, marseillais d’origine, musicien, chanteur, vigneron encaver et amoureux du Valais

Xavier, vous êtes originaire de Marseille mais aussi amoureux du Valais et désormais propriétaire à Verbier. Quel a été votre parcours et qu’est-ce qui vous a amené ici?

C’est l’amour du ski freeride qui m’a amené à Verbier. En effet, j’étais dans l’équipe suisse de ski nautique au début des années 2000 quand la famille de skieurs nautiques Stadlbaur et propriétaires d’un chalet m’a fait découvrir Verbier et je suis tombé sous le charme des nombreux couloirs raides et faciles d’accès. Je suis arrivé en Suisse en 1998 pour raisons professionnelles. Je travaille d’ailleurs toujours au sein de la même entreprise de conseil en tant que Directeur d’un grand client international dans le domaine des semiconducteurs.

Vous êtes consultant de métier, mais vous avez aussi vos propres vignes en Valais : comment conciliez-vous ces deux activités, et qu’est-ce que la viticulture vous apporte personnellement?

Dans mon travail de consultant, je travaille sur des aspects stratégiques et intangibles auprès de dirigeants de haut niveau, alors que dans le travail de la vigne, tout est concret et tangible. Il faut toujours analyser plusieurs facteurs comme la chaleur, l’humidité et la météo et prendre les bonnes décisions, un peu comme dans mon travail de consultant. Le travail de cave / oenologie requiert aussi des analyses et tests divers afin de prendre les bonnes décisions et ce afin de créer du concret : de bonnes bouteilles !

Travailler au rythme des saisons, tôt le matin ou tard le soir, a pour moi une saveur particulière : un véritable sas de décompression, hors du temps.

Quel type de vin produisez-vous ? Avez-vous un cépage ou une cuvée dont vous êtes particulièrement fier ? Et où peut-on goûter votre production ?

Ma “Cave Marcel Baillifard” produit en petite quantité et uniquement en très vieilles vignes et AOC Valais au lieu-dit de “La Pseula” au-dessus du Village de Branson (Fully, VS).

– Fendant Vieilles Vignes (Vignes de 1970)

– Petite Arvine Vieilles Vignes (Vignes de 1986)

– Gamay Vieilles Vignes (Vignes de 1970)

– Rosé de Gamay Vieilles Vignes (Vignes de 1970)

Je suis particulièrement fier de ma Petite Arvine, cépage emblématique de Fully, et aussi de mon Gamay qui a obtenu la meilleure médaille d’argent en 2022 dès ma première cuvée au concours officiel des Vins du Valais avec la note de 88.4.

On peut goûter mes vins dans des lieux emblématiques de Fully – comme le Relais des Chasseurs à Chiboz ou encore la Cave 23 Oenothèque – ou de Martigny comme Le Café National. Je dois développer ma présence sur Verbier ce qui sera mon objectif 2025/2026!

Les Verbiérains peuvent commander mes vins sur www.marcelbaillifard.ch/vins/ ou encore me contacter pour une livraison à domicile avec plaisir et parfois avec une chanson en prime (oui cette demande m’est réellement arrivée :-).

Vous êtes de plus musicien. Votre nom de scène est Marcel Baillifard, un nom très valaisan… Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet musical et ce qu’il représente pour vous ? 

Marcel Baillifard représente mon amour pour le Valais et pour ses habitants pittoresques comme Christian Constantin qui a brillamment interprété son propre rôle dans le clip “Romain et Tintin (sont les meilleurs copains)”, ou encore Christophe Baillifard dans “Le Valesco”, et sans oublier les fameux Bedjuis. Je ne pensais pas il y a trois ans à l’engouement que ce personnage allait susciter en Valais avec mes 55 concerts en deux ans, et bon nombre de passages TV et Radio sur Rhône FM et plusieurs articles dans le Nouvelliste. Longue vie à lui ! D’ailleurs un clip de Rap sur le “Carbox” de Hervé Valette me permet de poursuivre l’aventure. A qui le tour ? Mesactivités musicales sur www.marcelbaillifard.ch .

Verbier attire des profils très variés. En tant que résident et membre de l’APCAV, comment voyez-vous la communauté des propriétaires ici ? 

Je ne vois pas “une” communauté mais “des” communautés bien distinctes et qui ne se parlent pas toujours entre elles. Les Belges des Esserts, le quartier des Suédois au-dessus de Médran, les Anglais, les Espagnols etc … Je ne serai pas contre plus de mélanges qui apporteraient plus de richesse, et d’ailleurs l’APCAV y contribue.

Avez-vous un lieu ou une activité “coup de cœur” à Verbier ou dans la région que vous recommanderiez aux autres membres de l’APCAV ?

Boire l’apéro à la Maison de la Forêt à la Tzoumaz après avoir fait le Vallon d’Arbi. Et bien sûr la Raclett’House chez Eddy Baillifard à Bruson ou j’y ai mes habitudes (demander le dessert secret de Vernayaz qui n’est pas sur la carte).

Enfin, que signifie pour vous être membre de l’APCAV, et en quoi cela vous semble utile ou enrichissant ?

Tout d’abord, l’APCAV me fournit des informations de premier choix utiles en tant que propriétaire pour mes prises de décision.

Grâce à sa représentation dans les instances importantes comme la société de développement de Verbier et ses contacts au niveau des élus et des décideurs de Verbier, l’APCAV a un pouvoir d’influence certain afin de défendre mes intérêts.

Enfin, l’association m’a permis de faire connaissance plus facilement de propriétaires avec lesquels j’ai des affinités et j’ai même tissé des liens d’amitié.

Interview réalisée par Brigitte Borel, août 2025