COVID-19, où en sommes-nous à Verbier ?

Chers membres de l’APCAV,

Votre comité espère que vous vous portez bien et que vous prenez bien soin de vous et de vos proches.

La Suisse est aujourd’hui dans la phase de propagation exponentielle du virus Covid-19 au sein de la population, au même titre que l’ont été avant nous la Chine, l’Italie, la Corée du Sud, le Japon, la France, l’Espagne entre autres. Des mesures ont été prises progressivement par notre Conseil Fédéral, sans pour autant que le confinement soit général. La population est appelée à rester chez elle, les regroupements de plus de 5 personnes sont interdits, la plupart de commerces sont fermés, ainsi que les restaurants et tous les établissements publics non essentiels.

Nous avions hier 6’100 cas positifs en Suisse. Des mesures plus strictes de distanciation sociale ont été annoncées vendredi 20 mars dernier par le Conseil Fédéral, lesquelles commenceront à porter leurs fruits d’ici deux semaines. Compte tenu de la progression naturelle de la maladie dans une population qui s’est peu protégée, cela signifie que dans l’intervalle le nombre de cas doublera en moyenne tous les 4 jours. Suivant cette logique implacable, nous pouvons en déduire que le nombre officiel de personnes infectées sera de l’ordre de 80’000, voire davantage, d’ici deux semaines. A partir de ce moment, même si la courbe s’infléchira un peu, le virus continuera de progresser au sein de la population tant que des mesures de confinement ne sont pas prises qui limitent au strict minimum le mouvement des personnes. Selon les modèles mathématiques de la propagation naturelle de l’épidémie, il faut en effet un confinement strict d’au minimum 95% de la population pour faire baisser l’indice de propagation R0 en dessous de 1 (une personne en infecte en moyenne une autre). Aujourd’hui, de nombreux travailleurs continuent de se rendre dans des bureaux et s’organisent avec des amis ou des voisins pour faire garder leurs enfants. Il y a donc encore de la marge pour réduire les mouvements de personnes, tout en conservant les services indispensables que sont ceux liés à la santé, à l’alimentation, à l’énergie, aux transports de marchandises en particulier.

Pour ce qui concerne Verbier, tous les établissements publics et les commerces sont actuellement fermés, mis à part les commerces d’alimentation, les pharmacies et certaines banques. Nous ne disposons pas de chiffres officiels sur le nombre de personnes infectées. Nous avons cependant depuis quelques jours connaissance de plus en plus de cas de personnes testées positives qui, soit résident et travaillent à Verbier, soit y ont séjourné dernièrement. Un des cabinets médicaux a récemment fermé car tout son personnel était infecté. Les médecins de Verbier implorent les autorités de mettre Verbier, voire toute la vallée, en quarantaine (voire article du Nouvelliste du 22.3.20). Cela n’est guère étonnant compte tenu du brassage de populations dans un haut lieu touristique comme Verbier. Inutile de rappeler qui plus est que le virus a pu largement se répandre durant les vacances de février/mars alors que notre voisine l’Italie avait déjà mis sous cloche quelques villages pour commencer, puis le Nord du pays, puis l’ensemble de la nation.

Compte tenu du fait que le Covid-19 n’est en aucun cas comparable à la grippe saisonnière (il nécessite une hospitalisation dans 20% des cas en moyenne et tue de 10 à 80 fois plus que la grippe en fonction des mesures prises par les gouvernements), il est clair que nos hôpitaux et personnels hospitaliers seront sous peu débordés dans l’ensemble de la Suisse, même s’ils sont bien préparés et que toutes les ressources disponibles sont prêtes à être mises à contribution. Nous ne connaissons par ailleurs pas encore tous les effets de ce nouveau virus et il est plausible que, après une première vague, nous soyons touchés par une deuxième vague voire une troisième vague, comme cela a été le cas avec la grippe espagnole. Nous ne savons pas quelle sera la virulence de ces prochaines vagues mais il est probable que notre quotidien soit durablement affecté, pas seulement jusqu’au mois d’avril, mais pour de nombreux mois à venir. Il faut s’y préparer.

Cette situation sanitaire sans précédent a conduit les autorités politiques et touristiques de Bagnes à prier les propriétaires de résidences secondaires de ne pas se rendre en station et à suivre le mot d’ordre du Conseil Fédéral « Restez chez vous ». Nous soutenons cette requête.

Nous vous informerons régulièrement de l’évolution de la situation à Verbier. Dans l’intervalle, si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter.

Bien à vous.

Brigitte Borel

Présidente